Publications & ressources clés

Publications En Mode Climat

Octobre 2023

Joint Statement on Extended Producers Responsability for Textiles

 

En Mode Climat publie, avec 10 fédérations professionnelles et ONGs françaises et européennes, une position commune concernant la révision de la Waste Framework Directive.

Logos des organisations signataires

Octobre 2022

Proposition pour intégrer la durabilité extrinsèque dans l’affichage environnemental textile

 

Un affichage environnemental textile devra bientôt être mis en place en France, conformément à ce que demande la loi “Anti-Gaspillage et Économie Circulaire” de 2020. Malheureusement, la durée de vie des vêtements n’est aujourd’hui pas bien évaluée dans les premières versions de méthodes d’affichage : elle est uniquement abordée sous l’angle de la “durabilité physique”, donc de la qualité des vêtements. En d’autres termes, ces méthodes ne tiennent pas compte du principal facteur responsable des problèmes écologiques du secteur textile : la surconsommation. Ce rapport est une version grand public de la proposition de méthode remise par En Mode Climat à l’ADEME le 30 septembre 2022 dans le but d’intégrer une notion de “durabilité extrinsèque”.

Octobre 2022

Réaction au projet de cahier des charges REP TLC

 

Le projet de cahier des charges publié par le gouvernement en septembre 2022 donnera probablement un petit coup de pouce à certaines marques vertueuses via l’instauration de bonus, mais il ne freinera pas le développement de la fast fashion et il ne réduira ni l’impact climatique du secteur, ni la production de déchets textile, ni l’exportation de millions de nos vêtements usagés à l’étranger.

Il est impératif de fixer des objectifs de réduction des TLC, d’augmenter les éco-contributions, d’appliquer le principe de pollueur-payeur et d’assumer la responsabilité des TLC exportés à l’étranger

Avril 2022

Réaction à la publication de la stratégie européenne pour des textiles durables et circulaires

 

“La stratégie de l'UE pour des textiles durables et circulaires (...) vise à créer un secteur textile plus vert, plus compétitif et plus moderne, mieux à même de résister aux chocs mondiaux. “ Nous avons analysé les mesures proposées et nous pouvons affirmer qu’elles seront insuffisantes pour avoir les effets escomptés. Face à ce constat, nous proposons d’enrichir la stratégie afin qu’elle intègre des pénalisations du modèle de la fast-fashion. Nous sollicitons le Secrétariat Général aux Affaires Européennes du Gouvernement et les Ministères concernés afin qu’ils nous intègrent aux futures réflexions et groupes de travail sur le sujet.

Mars 2022

Contribution cahier des charges REP TLC

 

La Responsabilité Élargie du Producteur Textile (REP), c’est l’obligation pour les marques de prendre en charge la gestion des déchets de leur industrie, via la collecte, le recyclage ou le réemploi. Les obligations concrètes de la REP sont régies par le cahier des charges de la filière, d'une durée de 5 ans, arrêté par le Gouvernement. Dans le cadre des consultations pour ce cahier des charges (2023-2028), voilà un résumé de nos propositions :

  • Augmenter les éco-contributions, de 60 c à 10€ pour les plus grandes pièces

  • Passer à un système de bonus-malus

  • Indexer les éco-modulations sur le score carbone et la durabilité non-physique

  • Soutenir les infrastructures de gestion de la fin de vie de nos vêtements dans les pays récepteurs, en particulier africains

Mars 2022

Note de synthèse sur l’évolution des volumes de consommation textile en France

 

Pour adopter les réglementations environnementales adéquates sur le secteur de la mode et de l’habillement, il nous faut disposer d’informations justes et fiables, bases d’un débat sain. En particulier, il est essentiel que l’évolution des volumes de vente d’habillement en France fasse consensus : les volumes ont-ils augmenté ou baissé ? Dans quelle proportion ? Les évolutions des volumes de vente constituent une des bases de référence sur laquelle les réglementations environnementales vont se construire. Si on estime que les volumes baissent, on pourrait penser qu’il n’est pas nécessaire de réguler le secteur, puisque les consommateurs adoptent naturellement un comportement plus sobre. Nous montrons dans cette note que les volumes de ventes ont plus que doublé depuis l’arrivée de la fast fashion au début des années 90 et ont continué à augmenter de façon presque constante jusqu'en 2019, année pré-covid.

Novembre 2021

Contribution En Mode Climat pour l'Affichage Environnemental

 

Nous expliquons dans ce document que l’affichage environnemental textile doit prendre en compte la “durabilité non-physique” des vêtements, et pas uniquement la durabilité physique approximée par des tests laboratoire de qualité. Avec la baisse drastique du prix des vêtements et le renouvellement de plus en plus rapide des collections, la qualité n’est plus le facteur majeur déterminant du nombre de jours de porter : les facteurs de “lassitude” ou de "l’envie d'acheter d'autres vêtements" sont devenus prépondérants. Nous proposons donc un bonus-malus pénalisant les pratiques de production et de commercialisation qui poussent à la consommation, et encourageant les plus vertueuses.

Ressources-clés

Juillet 2023

Worn out
Is price an accurate indicator of clothing durability ?

 

Cette étude de la School of Design de l'Université de Leeds (financée par Primark) s'appuie sur des tests de résistance en laboratoire sur 65 vêtements pour montrer que les vêtements de la fast fashion ne sont pas moins résistants que les autres. Pourquoi c'est intéressant ? Parce que c'est la preuve que ce qui explique les gigantesques volumes de production de la fast fashion, ce n’est pas la faible qualité de leurs vêtements, ce sont les prix dérisoires et les incitations à consommer. C'est donc d’abord sur ces deux paramètres qu'il faut légiférer.

Décembre 2022

Fashion et économie circulaire Les achats de textiles et chaussures d'entrée de gamme impactent la transformation de la filière textile vers l'économie circulaire

 

Ce rapport de Kantar commandé par Refashion sur les achats de textile des français confirme le constat que nous faisons sur l’industrie textile. A retenir :

  • La plupart des vêtements vendus sont issus de la fast fashion/low cost : “ 70% du volume acheté correspond à des articles d’entrée de gamme”

  • Tout le monde achète de la fast fashion/du low cost, pas seulement les plus modestes : “la clientèle de ces enseignes dites « low cost » s’est élargie au-delà des acheteurs les plus modestes. Les prix toujours plus attractifs séduisent une majorité des Français, qui reviennent acheter fréquemment.

  • Cette tendance a des conséquences délétères : “Cette tendance a pour conséquence une perte de repères sur la valeur des produits et des référentiels de prix très (trop) bas, non sans impact économique, social et environnemental.””

  • La quantité de vêtements vendus continue à augmenter : “Sur les 7 dernières années, (…) les achats des Français sont en progression (+ 4 pièces par personne) (…) Cela représente 300 millions de pièces supplémentaires en 7 ans, malgré les 2 années de crise COVID qui ont largement freiné les volumes.”

  • Les bas prix empêchent la réparation : “La pédagogie est un levier dont la pertinence reste à court terme fortement challengée par la réalité du marché : comment inciter à réparer un vêtement dont le prix moyen neuf est évalué à 12,50€ (tous vêtements) alors que le coût moyen de sa réparation est lui estimé à 20€ ?”

  • Les vêtements fast fashion/low cost n’ont pas de valeur sur le marché de la seconde main : Les opérateurs de collecte et de tri alertent depuis une dizaine d’années sur la baisse de la valeur commerciale des gisements. Ce constat fragilise un écosystème en pleine mutation et questionne, à l’instar du Fonds Réparation à l’adresse des citoyens, le Fonds Réemploi. En sortie de marché, les volumes massifs d’articles « entrée de gamme » usagés, même réparés, sont-ils revendables sur le marché de la seconde main en France et en Europe ? Et sur quel volume tabler ?

Novembre 2021

Roadmap to Net Zero: Delivering Science-Based Targets in the Apparel Sector

 

Rapport du World Resources Institute (organisation indépendante) sur les émissions de CO2 de l'habillement sorti début novembre, sans doute le plus fiable à date. En se basant sur la base de données et méthodologie Higg Index, ils ont calculé l'impact carbone du secteur textile avec de la transparence sur les hypothèses (ce qui est assez rare pour être signalé). Selon eux, le secteur textile représenterait 2% des émissions mondiales, dans la fourchette basse de ce qui avait été calculé précédemment. Il donne également une part des émissions de matières premières de seulement 24%, confirmant que l’enjeu de réduction ne porte pas sur les matières premières mais sur la phase de fabrication. Malheureusement, il faut attendre le tout dernier paragraphe du rapport pour lire : "s’attaquer à l’éléphant dans la pièce : la consommation”.

Novembre 2021

Etude des gisements et des causes des invendus non alimentaires et de leurs voies d’écoulement

 

Dans ce rapport de l'Ademe sur les invendus non alimentaires, un focus est fait sur l'habillement. Après avoir interrogé 61 marques, le bilan est le suivant : les invendus bruts représentent 4,1% du chiffre d’affaires du secteur des vêtements et chaussures. 65% de ces invendus sont ensuite revendus à des destockeurs, 20% sont donnés à des associations, 10% sont recyclés-réparés, 5% sont détruits. Donc sur ces vêtements déclarés comme invendus, on peut considérer que 80% vont finir par être portés et qu’un maximum de 20% vont être détruits ou “décyclés” (si on considère qu’une partie des dons aux associations finissent ainsi). Au final, les invendus détruits représentent donc moins de 1% des ventes (20% x 4,1% = 0,8%). Malgré ce très faible pourcentage, le sujet des destructions d’invendus est largement repris par les médias et occupe une place importante dans la réglementation du secteur textile (cf. loi de destruction des invendus ou débats sur l’affichage environnemental). Ce rapport de l’Ademe permet donc de remettre les choses à leurs places : le problème environnemental de l’industrie textile provient du volume de vêtements effectivement vendus, pas des vêtements invendus.

Août 2020

Fashion on Climate, How the fashion industry can urgently act to reduce its greenhouse gas emissions

 

Étude du cabinet de conseil McKinsey, estimant que l’habillement représente 4% du total des émissions mondiales. Malheureusement, il y a très peu de transparence sur les hypothèses et les facteurs d’émissions (le rapport parle d’une “bottom-up analysis using proprietary data”). Le rapport présente des pistes intéressantes sur l’amélioration de l’efficacité énergétique mais ne propose aucune piste sur la réduction des volumes au-delà d’une réduction d’invendus. Il propose simplement en fin de rapport que “le secteur déploie toute son ingéniosité et sa créativité pour découpler la création de valeur de la croissance des volumes” – bonne chance :)

Juin 2020

Microfibers in oceanic surface waters: A global characterization

 

Le sujet des microplastiques dans les océans est un sujet qui a eu beaucoup de retentissements médiatiques ces derniers temps, et il est légitime de s'inquiéter sur leurs risques pour la santé et la biodiversité. Mais à ce stade, les risques des microplastiques sont encore mal compris. En effet, même si les médias et les politiques se focalisent sur les micro-plastiques, la grande majorité des fibres présentes dans les océans ne sont pas des fibres synthétiques, mais des fibres de cellulose teinte (coton ou viscose par exemple) ou des fibres d'origine animales (laine notamment). Cette étude parue dans Sciences Advances en 2020 montre que sur une collecte de 916 échantillons collectés dans 6 bassins océaniques, seulement 8,2% des fibres étaient d'origine synthétique alors même que ces matières synthétiques représentent aujourd'hui 62% de la production textile. La sur-représentation des matières naturelles dans les océans peut être due à plusieurs causes : le fait que les vêtements en matières naturelles relâchent plus de fibres lors des lavages, la prédominance historique des fibres naturelles depuis des siècles, une biodégradabilité plus faible qu'attendue des fibres naturelles teintes dans des conditions océaniques. D'autre part, si on a bien observé en laboratoire des risques liés à l'ingestion de micro-plastiques pour la santé des invertébrés, aucun risque n'a été démontré dans les conditions environnementales normales de concentration en microfibres. Enfin, il n'a pas été démontré de risques plus forts liés à l'ingestion de fibres synthétiques par rapport aux fibres naturelles.

2018

Measuring Fashion: Insights from the Environmental Impact of the Global Apparel and Footwear Industries

 

Rapport du cabinet Quantis, spécialisé dans l’analyse du cycle de vie, estimant que l’habillement représente 6,7% du total des émissions mondiales. C’est historiquement le premier rapport donnant une vision globale des émissions de l’industrie. Beaucoup d’hypothèses sont transparentes, mais les facteurs d’émissions se basent sur des données propriétaires Quantis : la “World Apparel & Footwear Life Cycle Assessment Database”, dont les données ne sont pas accessibles publiquement. Le rapport présente un découpage intéressant des émissions par étape de fabrication, en montrant par exemple que la phase de teinture/finissage représente 36% des émissions. Il montre également que la “circularité” du textile a un très faible impact : si 40% des fibres étaient recyclées, on n’atteindrait que 6% de réduction des émissions.

Novembre 2021

Unlocking the trillion-dollar fashion decarbonisation opportunity report

 

Rapport co-écrit par l’Apparel Impact Institute et Fashion for Good. L’Apparel Impact Institute a été fondé par la Sustainable Apparel Coalition (fondé par Walmart, Nike, Patagonia), le distributeur Target et des ONG. Il présente de nombreuses pistes pour atteindre des émissions net-zero en 2050, en les chiffrant pour montrer qu’elles coûteraient au global 1000 milliards de dollars, et en proposant des pistes de financement. Il donne un aperçu très complet des pistes pour réduire les émissions grâce aux matières premières, aux énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Malheureusement aucune mention n’est faite de la réduction de la consommation, et un très bon article de Wired explique les limites de cette approche qui ne tient que de la bonne volonté des marques : sans contrainte législative, presque aucune marque ne consentira à faire ces investissements.